Du 9 au 10 juin 2016, des professionnels des infrastructures d’Afrique et du reste du monde se sont réunis à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour délibérer et proposer des solutions au déficit d’infrastructures de l’Afrique. Organisé par la Banque africaine de développement (BAD) et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Forum comprenait 2 panels plénières, 16 panels simultanés, plus de 90 conférenciers et a rassemblé plus de 600 délégués, dont des ministres africains des infrastructures.
Conférence annuelle, ce 5 ème événement Infrastructure Africa a été rebaptisé, avec un thème nouveau et très essentiel : l’infrastructure inclusive. Et dès la séance d’ouverture, l’importance de poursuivre le développement de l’Afrique en adoptant une approche holistique, où les considérations de genre ont commencé à figurer en bonne place dans les décisions et les interventions de développement, a été soulignée. De plus, bien que le secteur des infrastructures soit un secteur connu pour compter très peu de femmes professionnelles, la diversité des genres a évidemment été intégrée à l’événement, comme en témoigne la sélection des conférenciers et des participants invités.
Sur les 16 panels simultanés, 5 étaient consacrés à discuter de la manière dont le développement des infrastructures en Afrique pourrait tendre vers l’inclusivité. Celles-ci étaient les suivantes :
- Solutions énergétiques pour tous : énergie alternative pour les ménages
- Partenaires de développement : approches complémentaires pour une infrastructure inclusive
- Trouver le bon cadre : politiques et réglementations pour une infrastructure inclusive
- Maximiser les opportunités et répondre aux besoins : le secteur privé dans la réalisation du dividende hommes-femmes dans les infrastructures
- Développement des compétences pour des infrastructures plus inclusives
Ces sessions ont été organisées dans le contexte où le développement des infrastructures sur le continent n’a pas profité de la même manière à tout le monde. Selon Geraldine Fraser-Moleketi, Envoyée spéciale de la BAD pour le genre, les priorités accordées à certaines infrastructures continuent de créer des réalités divergentes pour l’économie et la société du continent. Elle a souligné que si « nous (les Africains et nos partenaires de développement) voulons faire une différence sur le continent, les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés devraient bénéficier des bénéfices de nos interventions ».
La session sur le thème “Mettre en place le bon cadre : politiques et réglementations pour des infrastructures inclusives” a fourni une plate-forme au Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC) pour présenter son travail et ses réalisations dans la promotion du développement des infrastructures énergétiques inclusives en Afrique de l’Ouest, notamment à travers la CEDEAO. Politique d’intégration du genre dans l’accès à l’énergie, la Facilité pour les projets énergétiques sensibles au genre (Facilité ECOW-GEN) et le projet d’élaboration du règlement de la CEDEAO pour l’évaluation du genre dans le développement des infrastructures énergétiques.
Mahama Kappiah, directeur exécutif du CEREEC, a souligné l’importance pour les ministères du genre de travailler en collaboration avec les ministères de l’énergie, ainsi qu’avec d’autres ministères concernés, pour garantir l’exécution des politiques et des instruments réglementaires. Cela était conforme au consensus atteint sur l’importance primordiale de la mise en œuvre des politiques. M. Ngwenya, SG du COMESA, a insisté sur le fait que les pays africains devaient donner suite aux politiques développées.
Parmi les autres conclusions obtenues figurent : l’appropriation par les pays de leur plan de développement, pour garantir que l’inclusion sociale est plus qu’une priorité sur papier mais respectée par les acteurs non étatiques engagés dans le développement ; Les institutions de financement du développement (IFD) ont un rôle clé à jouer, en veillant à ce que les évaluations de genre soient bien reflétées dans leurs études d’évaluation des impacts environnementaux et sociaux ; le développement des infrastructures sociales ne devrait pas être laissé à la traîne par rapport au développement des infrastructures économiques ; la recherche et la génération de données sont importantes pour garantir que des améliorations soient apportées vers un développement inclusif.