Dakar, 30 septembre (ECREEE-PNUD) – L’utilisation de la bioénergie va permettre de « renverser la tendance et d’aider les pays à faire face aux problèmes environnementaux, économiques et sanitaires engendrés par l’utilisation non durable de la biomasse dans l’espace CEDEAO » a soutenu, mercredi à Dakar, le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Énergie et du Développement Durable du Sénégal (MEDER), Mor Ndiaye Mbaye .
M. Mbaye s’exprimait lors de l’atelier de validation de la politique bioénergie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organisé par le Centre de la CEDEAO pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (ECREEE) et le gouvernement du Sénégal.
Selon lui, ”l’utilisation de ce type d’énergie, très répandue au niveau rural où l’énergie de cuisson (80%), est un défi majeur vu l’impact négatif qu’elle a sur la santé, l’ environnement avec la déforestation mais également au niveau économique”.
”L’idée aujourd’hui, c’est d’inverser la tendance, d’apporter un autre type d’énergie bio qui permettra de faire face aux problèmes soulevés”, at-il indiqué, soulignant que l’option d ‘une énergie bio permettra de régler beaucoup de pressions.
M. Mbaye a rappelé que dans l’espace CEDEAO, le taux d’accès à l’électricité inférieur à 20% dans plusieurs Etats Membres, ce qui, selon lui, ”accentue les défis interdépendants de la pauvreté, de la sécurité énergétique et de l’atténuation des changements climatiques”.
Pour Monsieur Mahama Kappiah , Directeur Exécutif du Centre de la CEDEAO pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (ECREEE), « le système énergétique de l’espace CEDEAO continue de faire face aux défis interdépendants de l’accès à l’énergie, de la sécurité énergétique, de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique. Entre autres grands défis énergétiques sont le faible accès à l’électricité, la production et l’utilisation non durable de la biomasse traditionnelle (bois et charbon de bois). Selon M. kappiah, près de 80% de la consommation totale d’énergie provient de la biomasse traditionnelle. Ceci à des effets négatifs sur la santé dus à la pollution de l’air à l’intérieur du ménage et contribue à la déforestation et à la désertification ; affectant ainsi la production alimentaire et les changements climatiques. Cependant, la région dispose d’un fort potentiel en ressources ligneuses, des déchets agricoles et industriels malheureusement faiblement utilisés à cause d’absence de cadre politique et à un manque d’opportunités d’investissement pour l’exploitation durable des ressources bioénergétiques».
Pour sa part, M. Aboubacar Oualy , Responsable du Projet Régional Énergie du PNUD, « il est reconnu que les systèmes énergétiques de la région sont dominés par l’utilisation non durable de la biomasse, qui représente plus de 80% de la consommation finale. d’énergie entraînant des effets pervers sur le couvert forestier, une contribution significative au processus de désertification et d’érosion des sols et enfin, différentes pollutions liées au recours par les ménages aux équipements peu efficaces d’usage final du bois et du charbon de bois pour la cuisson affectant durablement la santé des populations».
Il a par la suite souligné la nécessité, pour les pays, de changer de modèle énergétique et de réaliser une transition vers un modèle plus durable et respectueux de l’équilibre écologique de la sous-région.
Monsieur Kappiah (ECREEE) salue l’implication active du gouvernement du Sénégal dans l’organisation de cet atelier réalisé, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Ministère Autrichien de l’Agriculture, des Forêts , de l’Environnement et de l’Eau (BMLFUW), l’Agence Espagnole de développement et de la Coopération Internationale (AECID), la Coopération Autrichienne pour le développement (ADC), organisent un atelier régional de validation de la Politique Bioénergie de la CEDEAO et du Rapport d’Evaluation des Ressources Forestières.
Au terme de cet atelier, le document de «Politique Régionale Bioénergie de la CEDEAO» est validé par les représentants des Etats Membres de la CEDEAO.